samedi, octobre 29, 2005

Mon quotidien...!!!


En revenant du Carihuairazo, vue sur le Chimborazo!



Laura, ma prof de Quichua et cuisinière de la maison, avec son neveu...


Réunion communautaire pour la boulangerie...

jeudi, octobre 27, 2005

Carihuairazo

Il y avait au départ l’envie, le désir, la folie de suivre les jeunes avec qui je vis depuis trois semaine au sommet du Chimborazo, la plus haute (3 610m) et sans doute la plus belle montagne du pays. J’avais déjà pas mal marché avec eux, pour sûr, ils allaient un peu plus vite, mais pas grand chose. Et puis, pour l’ambiance, symboliquement, c’était sympa…

Puis vint le temps de la raison: se lancer dans une telle aventure en étant acclimatée mais sans préparation physique particulière autre que mon heure de marche quotidienne, n’est ce pas de la folie ? Je réfléchis plusieurs nuits durant, souvenirs de frayeurs alpines et d’une chute dans une crevasse en particulier, la peur de l’avalanche, de faire plus que ce dont je suis capable, le sentiment d’une certaine inconscience. Impossible pourtant pour moi de les laisser s’élancer vers les cimes le jour de mes vingt ans et de les attendre au refuge. J’en rêve et en fais des cauchemars. Je connais peu la montagne mais assez pour savoir qu’une aventure peut mal tourner. Je me réveille en sursaut, persuade d’être allée trop loin. Je discute, j’explique, je mets en œuvre les conseils oratoires de nos professeurs de sciences po. Je ne parviens á convaincre personne. Puisque c’est comme ça, je monterai aussi, j’irai jusqu’où je pourrai.

Est-ce l’école ou pas, je réussis finalement á convaincre Aude de revenir á projet plus raisonnable. On cherche, on regarde ce qui trône autour de nous: l’Altar, trop technique, le Tungurawa, interdit car actif, et puis. Blotti à la droite du vénéré Chimborazo, son fils, comme disent les indigènes, le Carihuairazo. Petit 5000 de glace et de rocs.


J -1
Il est neuf heures et demi et nous attendons le guide depuis une demi heure. Il finit pas arriver, les mains pleines de suie, sa voiture ne démarrait pas. Commence alors la folle épopée à travers tout Riobamba pour trouver le matériel nécessaire: des chaussures pointure 46 pour Damien, six paires de crampon, autant de gants et de sur pantalons. Chaque fois que Raphaël, le chef des guides croise un collègue, il s’arrête et demande si par hasard il n’y aurait pas une paire de crampons de libres. Rassurant...
Fond de cour aux confins de la ville où l’on propose au pauvre Damien des Koflach sans chausson à l’intérieur, à Astrid des chaussures de randonné deux pointures trop grandes. Personnellement, après m’avoir dit que mes chaussures n’étaient pas cramponables, on m’explique qu’il n’y a finalement pas beaucoup de neige et que des crampons à lanière feront l’affaire. Aude se retrouve finalement avec les chaussures d’Astrid qui garde les trop grandes et opte pour la paire de chaussettes supplémentaires. Le plus drôle fut sans doute l’essayage des tenues, des manteaux de plume jaune fluos datant des années 70 aux pantalons polaire bien trop large pour les filles et largement trop petits pour les grands gaillards! Si au moins je comprenais un peu moins l’espagnol (que je suis la seule à comprendre avec Marielle qui n’est pas des nôtres quand il s’agit d’exploits sportifs), je n’aurais pas eu á traduire que deux heures avant le départ il manquait encore quatre paires de crampon....
Conclusion: les gens sensés viennent avec leur matériel. Heureusement que Pierrick connaît les guides et les sait consciencieux et fiables. En effet, ils font le Chimborazo jusqu’en haut en moyenne trente fois par an chacun…

Départ à trios heures, nous conduisons à travers un brouillard á couper au couteau sur une route étroite et dans une voiture qui ne peut physiquement dépasser les 60 kh/h les courageux grimpeurs du Chimborazo. A posteriori, ce fut peut-être le moment le plus risqué de l’ascension: pas de phares, les virages, l’humidités, conduite au klaxon pour se signaler aux éventuelles voitures qui arrivent en face. Les bus nous fròlent, comme nous sommes bien finalement sur les routes cabossés de terre…. Leur échec ( respectivement á 5 500 mètres et 5 700 pour chaque cordée, nous désolera pour eux, mais ne fera que nous conforter dans notre choix.
Sans regret, Aude et moi continuons la route vers “notre” sommet. Chef des guides et Angel, notre guide, sont adorables, nous expliquent plein de choses sur la région et nous laissent faire un tour à l’arrivée pour prendre les vigognes sauvages et le coucher de soleil sur le Chimbo en photo pendant qu’ils font la cuisine! La nuit tombe et les locaux passent à cheval au grand galop, rejoignant leurs maisons de paille.
Délicieuse viande grillée, Pâtes et riz, puis petits gâteaux Nestlé. Le ventre bien rempli, nous nous couchons à mène le sol de planches Dana nos duvets avec sur nous absolument tous les vêtements diponibles.

Jour J: 27 octobre
Anniversaire oblige, le pot de Nutella attend à deux heures du matin avec le pain grillé ! Départ á la frontale, le Coeur battant, impatiente de m’élancer dans la nuit et le froid avec pour seúl horizon les étoiles et le croissant de lune. Nous cheminons au milieu des joncs et des cailloux, tranquillement pour habituer nos cœurs á l’altitude: au bout d’une heure on est déja à 4 500 mètres, Presque l’altitude du Mont Blanc. Les montées tirent sur les mollets et nous font respirer comme si nous courrions à 15 à l’heure depuis dix minutes. Le guide s’arrête à volonté, calme et sûr, retrouvant le chemin à peine tracé dans un dédale de pierres... sans mème allumer sa lampe alors qu’il fait vraiment nuit. Le col approche, la silhouette du Carihuairazo se détache du ciel qui se teinte peu è peu de bleu marine. Petit sommet neigeux que nous attaquons bientôt crampons aux pieds. Le ciel se couvre, mais l’excitation d’atteindre la glace nous motive mème si de vue il n’y a pas. La dernière heure est raide, dans de la caillasse gelée. En fin, c’est le sommet, petite parcelle de l’univers qui devient notre le temps de savourer la victoire, de faire quelques photos et... de chanter Joyeux anniversaire en versión bilingue!

dimanche, octobre 23, 2005

Vie rurale 100%

Hier matin, marché aux bestiaux: les vaches meuglent et je découvre étonnée que le cochons peuvent crier très fort. Ils sont tenus en laisse jusqu’au moment de la vente où on leur attache les pattes et les met dans le camion. Les indigènes sont calmes malgré l’enjeu que représente pour eux le marché, jour de bénéfice du mois, fruit de dizaines et parfois de centaines d’allers-retours entre la cour intérieure de la maison et les champs environnants, heures passées au soleil à regarder les bètes se rassasier.

Suit une petite escapade en ville: marché artisanal dans lequel je déambule l’air distraite au milieu des objets jolis mais que je n’envisage pas encore d’açheter faute d’envisager le départ. Tentative de retrait á la banque, queue d’une demi-heure, inpatience, ma carte va-t-elle en fin ètre acceptée ?
- Madamesoille, vois désirez?
- Sacar dinero por favor
- Desolé, les machines sont fermées jusqu’á nouvel avis.

Lot de consolation: un peu de temps pour manger un llapingacho au marché, le plat traditionel à un dollar cinquante: tortillas, chorizo, quart d’avocat et salade servs avec jus de mùre... un délice!

Il fallait bien ça pour que j’aie la force de creuser la tranchée pour l’arrivée d’eau et semer l’alfalfa l’après midi à Chancahuan.

Pour me remettre de mes émotions et faute de beau temps, matinée commune au coin du feu á finir (puisqu’on m’a posé la question j’ai compté...) mon quatorzi`me livre en un moins et demi! Plus intense a été l’après-midi: ballade rapide en montée conséquente pour préparation des folies alpines de cette semaine...
Demain: minga de nouveau: rien de tel pour conserver á la fois la forme et le contact avec les locaux de san Francisco!

jeudi, octobre 20, 2005

La narriz del diablo

Avant-hier : Petite expédition avec un certain Stéphane qui est passé ici la semaine dernière et recherchait quelqu’un pour faire « le petit train le plus difficile du monde » paraît-il. Etant au chômage technique car le four attend toujours sagement dans l’église que soit posé le carrelage, je me suis portée volontaire…

Retrouvailles á 17 heures après quelques heures de sondage et dégustation dans les différentes boulangeries de Riobamba. Ou achetez vous la farine ? Combien de pains différents produisez-vous ? Quelles quantités par jours. On se retrouve á la Merced, la place du marché où ils vendent des jus de fruits frais. La dégustation se poursuit avec Stéphane et quelques locaux qui se sont portés volontaires. Intéressant… Bilan : les gens recherchent des pains originaux mais à partir d’ingrédients de base, le chocolat ou les fruits ne leur plaisent pas trop. Plutòt le beurre, qui a toujours ici un peu le goût de rance, ou la farine de mais, qui donne un petit arrière goût sympathique (mais c’est 4 fois plus cher que la farine de blé..).

Nuit à l’hotel : 7 euros, le grand luxe, la douche chaude et les matelas de 20 centimètres d’épaisseur ! Le pied !

Départ le lendemain matin (hier) á 5h30 pour avoir le premier bus qui nous emmène jusqu’à Alausi. Trajet mouvementé : arrestation par la police d’une personne recherchée, pistolet á la main, routes défoncée. Nous y voilà enfin… avec deux heures d’avance. Le temps de sympathiser avec le conducteur du train, car Stéphane est mécano, et il nous accepte dans la locomotive. Le départ prend une heure, il y a deux trains, c’est pas très facile á synchroniser. Puis nous voilà á rouler au dessus d’une impressionnante falaise, aux premières loges. Soudain, un bruit strident, je me bouche les oreille, le train déraille. On nous explique que c’est tout à fait normal, la routine même. L’équipage sort avec pelles et pioches, redresse les rails ce qui prend une demi-heure, le temps pour tout le monde de profiter du paysage et de casser la croûte. Torrent impressionnant en bas, je fais sonner la vieille locomotive fière comme une gamine, et nous voilà repartis. Arrivés au fond des gorges, avant la remontée, ils laissent un wagon, nous montons donc rejoindre les autres touristes sur le toit. Je me retrouve… entre deux Lausannois (il ne se connaissaient pas et s’étonnaient d’être deux habitants de la même ville sur le toit : jamais deux sans trois..). Je les démasque par leur accent, ils sortent les photos du Leman, d’Ai et Mayen, des Dents du midi. Petit moment de nostalgie, on se demande un peu comment on a pu quitter ce paradis-là pour un autre. La réponse est unanime : c’était trop facile. Irrésistible envie de voir ailleurs. Difficulté de tout quitter mais immense satisfaction d’avoir osé. L’un finissait une expédition de six mois : remontée de toute l’Amérique latine depuis la Terre de Feu en solitaire ; l’autre avait quitté Pully en Juillet pour le tour du monde… Je reste satisfaite de mon choix. Je ne me voyais pas faire le tour du monde toute seule, et puis visiblement, passer une semaine ou deux par pays a un coté superficiel un peu frustrant : peu de rencontres durables, essentiel du temps dans les villes. Je commence seulement à connaître des gens ici, n’est-ce pas le but de mon voyage de mieux les comprendre pour pouvoir travailler avec eux ?

Comme c’était notre jour de chance, le train rentre finalement jusqu’á Riobamba ; pas besoin de reprendre le bus. La vue est tellement grandiose, les paysages variés, des régions agricoles aux exploitations forestières en passant par les fond de vallées ou les gamins sortent en courant de chez eux pour saluer l’unique train de la journée avec un grand sourire…
Le train déraille de nouveau, l’un pioche, les autres membres de l’équipage en profitent pour faire la pause pipi-chips ! Ils rentreront á la nuit tombée faire une partie de Poker aux chandelles dans le dernier wagon. Et c’est en France qu’on parle d’une administration pléthorique…

Il faudra finalement encore cinq heures pour arriver à bon port. Heureusement, la chambre nous attend. Pleins de suie, épuisés, des images pleins la tète nous sommes. J’ai dû mettre moins de trois minutes à m’endormir.

Conséquence de l’expédition : aller-retour à Quito aujourd’hui, 9 heures de bus, un roman et demi d’achevé (faut-il mettre un s ?) grande discussion sur les populations indigènes avec un grand propriétaire fermier qui m’offre un Coca alors que j’ai dépensé jusqu’à mes derniers centimes pour acheter un roman dans le première librairie que je vois qui soit digne de ce nom. On y écoutait Mozart… j’y serais restée des heures. Passeport en main, mission accomplie, me revoilà á la maison prête à repartir demain à 6h30 avec Pierrick et les autres cette fois pour Salinas, une ville modèle en matière de micro-entreprises.

lundi, octobre 17, 2005

Repas de fète, équipe de boulangerie



Je rattrappe le retard...

Vive l'Altar !

De retour de deux spectaculaires jours de randonnée vers la lagune qui s'est formée dans le cratère de l'Altar, aujourd'hui inactif... Départ á 3 500 mètres, arrivée au refuge à 3 850 après quatre heures de marche. Trop curieuse de voir de l'autre còté de la crète, je grimpe... jusqu'á mon premier 4 000 pour observer le panorama effectivement grandiose. Après quelques heures de sommeil dans une baraque un peu froide à l'accueil plus que médiocre, départ à 5 heures pour la lagune. nous arrivons en haut avec le levé du soleil, c'est magique! Dès que la mise en ligne des photos sera de nouveau possible, je tàcherai de remédier au manque d'images... 14 heures de marche en deux jours: le week end de rève!

vendredi, octobre 14, 2005

Fin de stage et début des responsabilités...

Ça y est, je viens de finir mon stage en boulangerie et en suis vraiment contente. C’était exténuant les premiers jours, mais j’ai appris beaucoup à la fois sur le quotidien de ces gens et sur la technique. Le responsable de la pâte m’a même laissé recopier le carnet de recettes !!! Le moulin attend sagement dans l’église que soient posées les fenêtres pour rejoindre son affectation, le four de même. J’en suis super fière, il est magnifique : 1m40 de haut, 8 plaques de cuisson : je n’ai plus qu’à être à la hauteur : j’attaque la formation des femmes semaine prochaine après un week end rando dans un cratère de volcan à 4000m.

mardi, octobre 11, 2005

La boulangerie, c'est chouette masi épuisant!

Il y a queques secondes, j'ai ouvert mon blog sous les regards héberlués d'une quinzaine de gamins de la communauté, c'était beau de les voir s'extasier devant les photos de leurs parents, puis de la Finlande!

Je reviens de la boulangerie, l'équipe est vraiment sympa, je suis la seule femme au fournil, c'est drôle, ils travaillenet toujours avec de la musique. Je deviens plus rapide pour mettre les pàtons sur la planche puis dns la machine, ces deux tàches occuppent à peu près la mointié de mon temps. Vendredi, j'ai fait 33 planches de 120 pàtons. A 3 200 mètres d'altitude et par une température de 25 degrés, c'est épuisant... mais quelle belle expérience.
Pour mon premier matin, puisque la semaine dernière je travailais l'après midi, j'ai appris à faire les sablés et les croissants au fromage. Pas si facile la technique! Je comence à 7 heures, c'est tôt et le reste est intense, surtout que le retour nécessite plus d'une heure et demi, mais c'est bon de se retrouver avec la petite troupe ici, de pouvoir savourer une bonne douche chaude, aller rire un peu avec les gamines du vilage qui tricottent en bas, avant de dormir, pour un repos bien mérité...

mardi, octobre 04, 2005

Me voilà au travail

Un petit coucou avant d'attaquer mon premier jour de stage cher le boulanger de Riobamba. Pour venir, j'ai donc dû marcher une heure de San Francisco à Calpi. Il n'y a pas tant de kilomètres que ça mais le terre est si sèche qu'on s'enfonce comme dans du sable et avec l'altitude, je ne cours pas encore! Point positif, aujoud'hui, Paul, un nouveau venu à la maison, cadre dans l'aéronautique qui a tout palqué à l'âge de 40 ans descendait en même tenps que moi Comme il a déja vécu ici deux ans en 1999 et 2000, il est habitué aux chiens et a p m'aider à parfaire ma technique du moins de défense sinon de diversion (encore heureux qu'il y ait toujours quelques pierres ui trainent pas terre..). De Calpi, il y a un bus qui va en centre ville. Encore quelques minutes de marche, sur trottoir cette fois, et me voilà au cyber café!
Comme je finirai tard ce soir, je ne referai pas le même trajet de nuit, je vais dormir ici... Pour 12 dollars, j'ai trouvé un hôtel grand luxe. Enfin, je ne me le permettrai quand mÊme pas tous les jours, s'habituer au luxe ici n'est pas vraiment le but... mais pour ma première nuit seule dans cette ville, j'ai eu l'accord de mon directeur financier!
Mon expérience bouangère se limite pour l'instant à la production journalière de friandises (sablés, cookies ou pains au chocolat) et pain (baguette, au mais..) pour l'ensemble des volontaires. Mais dans trois semaines, les personnes que je vais former s'attendent à se que je leur dise comment faire 600 pains par jour. C'est la quantité demandée par la communauté (enfin téoriquement, j'espère que la demande sera au rendez-vous) et nécessaire á la rentabilité de l'entreprise!
Sur ce, je m'en vais mettre les mains à la pâte...

samedi, octobre 01, 2005

Réunion communautaire

Réunion de communauté

Il fait deja nuit lorsque l’unique voiture se gare á proximité de la salle de réunion de la communauté. Après les trous et les bosses successifs, il fait bon poser pied sur la terre ferme. A l’intérieur, le Presidente, responsable de la communauté, interrompt son discours pour saluer l’arrivée du Padrecito. Un Petit père des peuples qui n’a rien de stalinien sinon la volonté de changer les choses en faveur de cette communauté très démunie. Ce soir, il est venu avec deux étudiantes en économie qui présentent un projet de commercialisation de la laine de lama, ainsi que quelques volontaires. A notre arrivée, les gens se lèvent, nous saluent, agitant leur chapeau et faisant voler le long ruban noir qui l’entoure. « Buenas tardes, buenas tardes ».
Le Padre intervient, monte sur l’estrade et en decsend á loisirs, oscillant toujours entre la position de leader du projet et celle de proche de l’assemblée. Il explique, en guise d’introduction, l’origine de la venue de toutes ces têtes étrangères, introduisant chacun pour finalement céder la parole á Carmen, seule indigène de sa promotion (elle est doctorante á l’université), et Véronika, sa camarade de projet. L’air détendue, souriante, Carmen expose les avantages principaux que représentent la possession d’un lama par rapport á celle d’un mouton : il n’arrache pas les racines des herbes qu’il mange, produit de la laine de meilleure qualité, sa viande est plus saine et plus goutée.
Déjà, les premières objections arrivent, émanant d’un homme légèrement émèché mais que l’on laisse tout de même s’exprimer, droit de parole de chacun oblige. Dans les limites du raisonnable tout de même : après dix minutes d’inutiles et á peine compréhensibles palabres, Carmen reprend la parole. A la prochaine tentative d’intervention, le brave homme un peu gai aura quelques difficultés á se faire entendre : toute prise de parole suppose de lever la main, or quelqu’un sera discrètement venu lui tenir les poignets afin de rendre l’opération impossible !
Véronika, une métisse peu famillière du monde indigène se montre nettement moins á la l’aise que sa camarade : elle parle vite, ne regarde guère son auditoire, amoncelle les chiffres devant une assemblée qui ne tarde pas á se partager entre les parleures et les dormeurs… Quelques femmes tricottent en écoutant d’une oreille distraite : la présence aux réunions communautaires est obligatoire pour au moins un desmembres de chaque foyer, en revanche, l’écoute ne l’est pas….
Le silence retombe, le Président en profite pour solliciter le passge en quechua. Carmen récupère le flambeau, récapitulant pour les oreilles un peu distraites. Le mot de la fin du maÇon, celui du Presidente, et finalement quelques applaudissements pour le Padrecito qui rappelle qu’un pull de lama peut se vendre 50 dollars en France, soit un mois de salaire ici. La production va bientôt commercer, tous les « compañeros » de Pierrick auront par conséquent droit á une bonne bierre fraiche.. ä savourer avant le retour en 4.4 dans la nuit á l’arrière sur les planches en bois de préférence !