jeudi, octobre 20, 2005

La narriz del diablo

Avant-hier : Petite expédition avec un certain Stéphane qui est passé ici la semaine dernière et recherchait quelqu’un pour faire « le petit train le plus difficile du monde » paraît-il. Etant au chômage technique car le four attend toujours sagement dans l’église que soit posé le carrelage, je me suis portée volontaire…

Retrouvailles á 17 heures après quelques heures de sondage et dégustation dans les différentes boulangeries de Riobamba. Ou achetez vous la farine ? Combien de pains différents produisez-vous ? Quelles quantités par jours. On se retrouve á la Merced, la place du marché où ils vendent des jus de fruits frais. La dégustation se poursuit avec Stéphane et quelques locaux qui se sont portés volontaires. Intéressant… Bilan : les gens recherchent des pains originaux mais à partir d’ingrédients de base, le chocolat ou les fruits ne leur plaisent pas trop. Plutòt le beurre, qui a toujours ici un peu le goût de rance, ou la farine de mais, qui donne un petit arrière goût sympathique (mais c’est 4 fois plus cher que la farine de blé..).

Nuit à l’hotel : 7 euros, le grand luxe, la douche chaude et les matelas de 20 centimètres d’épaisseur ! Le pied !

Départ le lendemain matin (hier) á 5h30 pour avoir le premier bus qui nous emmène jusqu’à Alausi. Trajet mouvementé : arrestation par la police d’une personne recherchée, pistolet á la main, routes défoncée. Nous y voilà enfin… avec deux heures d’avance. Le temps de sympathiser avec le conducteur du train, car Stéphane est mécano, et il nous accepte dans la locomotive. Le départ prend une heure, il y a deux trains, c’est pas très facile á synchroniser. Puis nous voilà á rouler au dessus d’une impressionnante falaise, aux premières loges. Soudain, un bruit strident, je me bouche les oreille, le train déraille. On nous explique que c’est tout à fait normal, la routine même. L’équipage sort avec pelles et pioches, redresse les rails ce qui prend une demi-heure, le temps pour tout le monde de profiter du paysage et de casser la croûte. Torrent impressionnant en bas, je fais sonner la vieille locomotive fière comme une gamine, et nous voilà repartis. Arrivés au fond des gorges, avant la remontée, ils laissent un wagon, nous montons donc rejoindre les autres touristes sur le toit. Je me retrouve… entre deux Lausannois (il ne se connaissaient pas et s’étonnaient d’être deux habitants de la même ville sur le toit : jamais deux sans trois..). Je les démasque par leur accent, ils sortent les photos du Leman, d’Ai et Mayen, des Dents du midi. Petit moment de nostalgie, on se demande un peu comment on a pu quitter ce paradis-là pour un autre. La réponse est unanime : c’était trop facile. Irrésistible envie de voir ailleurs. Difficulté de tout quitter mais immense satisfaction d’avoir osé. L’un finissait une expédition de six mois : remontée de toute l’Amérique latine depuis la Terre de Feu en solitaire ; l’autre avait quitté Pully en Juillet pour le tour du monde… Je reste satisfaite de mon choix. Je ne me voyais pas faire le tour du monde toute seule, et puis visiblement, passer une semaine ou deux par pays a un coté superficiel un peu frustrant : peu de rencontres durables, essentiel du temps dans les villes. Je commence seulement à connaître des gens ici, n’est-ce pas le but de mon voyage de mieux les comprendre pour pouvoir travailler avec eux ?

Comme c’était notre jour de chance, le train rentre finalement jusqu’á Riobamba ; pas besoin de reprendre le bus. La vue est tellement grandiose, les paysages variés, des régions agricoles aux exploitations forestières en passant par les fond de vallées ou les gamins sortent en courant de chez eux pour saluer l’unique train de la journée avec un grand sourire…
Le train déraille de nouveau, l’un pioche, les autres membres de l’équipage en profitent pour faire la pause pipi-chips ! Ils rentreront á la nuit tombée faire une partie de Poker aux chandelles dans le dernier wagon. Et c’est en France qu’on parle d’une administration pléthorique…

Il faudra finalement encore cinq heures pour arriver à bon port. Heureusement, la chambre nous attend. Pleins de suie, épuisés, des images pleins la tète nous sommes. J’ai dû mettre moins de trois minutes à m’endormir.

Conséquence de l’expédition : aller-retour à Quito aujourd’hui, 9 heures de bus, un roman et demi d’achevé (faut-il mettre un s ?) grande discussion sur les populations indigènes avec un grand propriétaire fermier qui m’offre un Coca alors que j’ai dépensé jusqu’à mes derniers centimes pour acheter un roman dans le première librairie que je vois qui soit digne de ce nom. On y écoutait Mozart… j’y serais restée des heures. Passeport en main, mission accomplie, me revoilà á la maison prête à repartir demain à 6h30 avec Pierrick et les autres cette fois pour Salinas, une ville modèle en matière de micro-entreprises.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonsoir ma fille.
je fais un test pour comprendre comment mettre un message sur ton blog.
Bisoux. Papa

Trop dur !!! et donc Florian vient de modifier ton setting pour faciliter la tache de tes lecteurs..

10:27 AM  
Anonymous Anonyme said...

maintenant que c'est facile de laisser des commentaires, je vais peut-être m'y mettre... j'ai l'impression que tu as fait ton choix devant l'éternel dilemme du voyageur: toujours aller de l'avant et en voir le plus possible, ou bien rester pour s'imprégner, s'immerger et peut-être tenter de comprendre? la deuxième solution demande beaucoup de courage... mais je crois que ça en vaut la peine. pour ma part, j'hésite encore... en tous cas, continue à nous faire profiter de tes aventures. on a tous besoin de ce petit bout d'ailleurs, même par procuration.

12:24 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour toi!!!

Quelle avanture dis donc!!! Je viens de rattrapper mon retard quand aux informations que tu diffuse sur ton blog! Il est vrai je n'ai pas vriament eu le temps jusqu'à maintenant.
Boulangère?? eh ben je t'attend pour me faire du bon pain au goût bizarre!!!
Tes récits me rappelle quand on est allé se ballader les deux en montagne. Nos marche, notre casse croute, le beau temps, la bonne humeur, nos four rires, nos glissades etc....
En tout cas ca m'a l'air dêtre une merveilleuse aventure ce voyage à l'autre bout du monde!!

Je me rejousi d'en savoir plus!!

En attendant de mon coté ca va. J'ai assez bien réussi mes partiels jusqu'à maintenant mais j'ai encore un peu de stress quant aux stats (je n'ai pas encore ma note). Sinon ben à l'école hoteliere l'ambiance n'est au top car on est en crise (tu peux retrouver des articles sur le site du 24h)
Sinon ca va.

Je sais que j'aurai pu passer par ton mail mais je me suis dit que les personnes que l'on connait et veulent en savoir plus sur moi pourrons retrouver des infos dans ton blog.

En tout cas je te souhaite tout de bon pour la suite

Gros Bisous y hasta la proxima!

4:44 AM  
Anonymous Anonyme said...

Hi!!!

Ah c'est agréable de pouvoir enfin te poster un message... (merci Florian...on les reconnaît tout de suite ces informaticiens...;-)...)

Depuis le début je suis ton périple avec grande attention... c'est tellement intéressant et ça nous emmène un peu avec toi pour quelques instants... quel plaisir!

Je suis contente de voir que tout va bien et que tu t'y plaît...

Grande nouvelle: je vais rejoindre mon homme au Mexique cet hiver... Je ne serai donc pas si loin de toi.

Je pense très fort à toi...

Mille baisers.

P.S: Nice to see you here...dear Gatsby (private joke...)

8:46 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bonsoir,

Tes aventures sud-américaines ont l'air de bien se passer ! Demain, nous aurons les grands parents à la maison pour le baptême de Maëlle. Nous leur montrerons ton blog et je suis sûr que le grand père sera très fier de voir sa petite fille reprendre le flambeau (du moins pour un temps) !

A bientôt,

Philippe & Nathalie

1:48 PM  

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