mercredi, juin 28, 2006

Notre tout nouveau bachelier...

..devant une expo photo en plein air, vers une heure du matin, près du port. On le croirait capitaine, mais non, il est juste allé boire une bierre à quai avec ses camarades! La tradition veux que les bacheliers portent pendant une semaine, où qu'ils aillent, cette belle casquette symbole de leur réussite à l'examen. Posted by Picasa

Les bacheliers scientifiques de l'année...

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Les trois mousquetaires...

Mon frère et ses trois copains fêtant leur bac... Trois oiseaux quittant le nid familial dans quelques semaines (et oui, quand ont est enfants d'expartiés, à 17-18 ans il faut voler de ses propres ailes...) mais s'amusant pour l'heure comme des gamins en profitant du trampoline!
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vendredi, juin 23, 2006

Encore un peu de Kundera

"La graphomanie (manie d'écrire des livres) prend fatalement les proportions d'une épidémie lorsque le développement de la société réalise trois conditions fondamentales:
1) un niveau élevé de bien-être général, qui permet aux gens de se consacrer à une activité inutile;
2) un haut degré d'atomisation de la vie sociale et, par conséquent, d'isolement général des individus;
3) le manque radical de grands changements sociaux dans la vie interne de la nation (de ce point de vue, il me paraît symptomatique qu'en France où il ne se passe pratiquement rien le pourcentage d'écrivains soit vingt et une fois plus élevé qu'en Israël.). (...) Mais l'effet, par un choc en retour, se répercute sur la cause. L'isolement général engendre la graphomanie, et la graphomanie généralisée renforce et aggrave à son tour l'isolement. L'invention de la presse à imprimer a jadis permis aux hommes de se comprendre mutuellement. A l'ère de la graphomanie universelle, le fait d'écrire des livres prend un sens opposé: chacun s'entoure de ses propres mots comme d'un mur de miroirs qui ne laisse filtrer aucune voix du dehors."

Milan Kundera, "Le livre du rire et de l'oubli"

jeudi, juin 15, 2006

Mystère...

D'après Kundera, La Lenteur

Elle répète: "Je viens de vivre une expérience tout à fait merveilleuse".
Le chevalier hoche la tête comme s'il disais oui, je te comprends, ami. Qui d'autre pourrait te comprendre?
- Je viens de vivre une expérience formiadable" dit-elle encore une fois au chevalier.
- Moi aussi, dit encore une fois le chevalier, et il s'apprête à lui conter la sienne.
- Une expérience curieuse, très curieuse, incroyable, repète-t-elle, fixant sur lui un regard lourd d'insistance.
Le chevalier voit dans ce regard l'opiniâtre envie de parler. Quelque chose le dérange dans cette opiâtreté. Il comprend que cette impatience de parler est en même temps un implacable désintérêt à l'écouter. S'étant heurté à cette envie de parler, le chevalier perd aussitôt le goût de dire quoi que ce soit et, d'un coup, ne voit plus aucune raison de prolonger cette rencontre.

mercredi, juin 14, 2006

Le pêcheur

"Kino s'était éveillé à la pointe de l'aube. Les étoiles scintillaient encore et le jour ne s'annonçait que par une faible lueur délavée à l'horizon, à l'est. Les coqs chantaient depuis quelques instants et les cochons matineux avaient déjà entrepris leurs incessants fossoyages dans les buissons et les taillis, à la recherche d'une nourriture oubliée la veille."

Je ne sais pas si tu t'appelles vraiment Kino, comme le personnage de La perle de Steinbeck. Je ne connais rien de toi: Je t'ai seulement aperçu un jour que je parcourais, d'un pas nonchalent, l'étroite bande de sable qui borde le port.
Je ne me souviens plus bien ou c'était, cela n'a pas d'importance. Tu es fils de l'océan.
Depuis l'enfance tu pars chaque jour loin des terres à bord de ta barque déjà âgée. Tu te demandes parfois si tu ne devrais pas tenter ta chance en ville, mais au fond de toi, tu sais que ta vie est ici et nulle part ailleurs. Tu es ce que l'on a fait de toi dès le plus jeune âge: un pêcheur de raies. Ta journée se passe en mer, les ailerons de requins paraissent parfois à quelques mètres seulement de l'embarcation.
A l'attente paisible succède parfois l'impatience, le poisson qui déserte le lieu, fuit le filet. Ton filet. Tu te prends alors à attendre ce moment du retour, cette lueur douce de fin du jour. L'heure où les ombres rallongent et où tu tiens enfin le fruit de ton travail. Tu jettes les quelques poissons sur le sable, les dépèces d'un ample coup de lame. La chair de décolle sans se déchirer. Tu laves enfin les filets dans l'eau, d'un geste vigoureux.
Ce soir, tu es presque le dernier. Autour de toi, les autres embarcations sont vides. Elles attendent déja, la proue vers le large, le prochain lever de soleil.

mardi, juin 13, 2006

Une citation de Claudel

Petite mais belle citation de Paul Claudel (1868-1965), grand écrivain et infatigable diplomate aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, en Europe.

La vie des autres va son pas dans le paysage continu.
La mienne suit sa ligne sur des feuilles interrompues.

in "La muraille de Tokyo"

lundi, juin 12, 2006

Un nouveau titre pour une nouvelle "ligne éditoriale"

Fini l'Equateur, les pérégrinations andines....

Retour en Europe! Mon blog change donc de nom - mais pas d'adresse, j'en change bien assez comme ça!

C'est le retour au monde moderne, moins exotique, mais je vais tout faire pour qu’Europe de rime pas avec monotonie.

Je poursuivrai ce blog avec des petites chroniques, des histoires et citations. Je commence dès aujourd’hui avec une petite perle finlandaise.
Mon engagement: des textes courts ! (vous avez été plusieurs à me dire que certains étaient trop longs...)

Me suivront dans ce nouveau parcours, plus littéraire et faisant certes moins rêver que le premier, ceux qui voudront.

Meilleures salutations en tous cas à vous, chers lecteurs, et bonnes vacances !

Stéphanie


Le grand entraîneur russe

Petite histoire bien réelle qui en dit long sur l’importance de la motivation individuelle…

En ces premières chaudes journées, il faut s’imaginer un instant en Finlande. Au dehors, -40 degrés. A l’intérieur, un équipe de hockey, le grand sport des Finlandais avec le ski de fond. Aujourd’hui, les jeunes joueurs sont tout excités : un grand entraîneur russe vient les voir et leur donner quelques conseils. Chacun cherche à se faire remarquer par le coach…
Le comité de bienvenue propose au russe de faire les équipes pour le match qui va suivre, afin qu’il puisse voir évoluer les joueurs. Le grand entraîneur propose que s’affrontent les meilleurs contre les moins bons.
- Bonne idée Monsieur, voulez-vous de l’aide pour faire les équipes ? propose l’entraîneur habituel
- Je pense que je vais m’en sortir, grogna le Russe froidement"
Au fur et à mesure qu’entrent les jeunes, à peine ceux-ci sur la glace, le petit homme rablé les sépare en deux groupes. A gauche, les meilleurs. A droite, les moins bons. Les joueurs s’observent, déconcertés : comment cet homme, qu'ils n'ont encore jamais vu, connait-il leur niveau avant même la fin de l’échauffement, avant même la fin des dix premières secondes de patinage ?
- Comment avez-vous procédé pour déceler si rapidement quels sont nos meilleurs joueurs ?
- J’ai choisis les jeunes qui sont arrivés en portant eux-mêmes leurs sacs.