vendredi, mai 19, 2006

Dois-je continuer ? Que poursuivre?

Me voilà de retour au nid familial.... Assez dépaysant, mais il faut avouer que ça fait toujours plaisir de retrouver les siens!

J'annonce la fermeture prochaine de cet espace de partage... peut-être une nouvelle création, à voir... Mais comment poursuivre un blog intitulé "expérience équatorienne" de retour en Europe ? Pour l'heure, je me décide à la poursuivre encore un peu, le temps de raconter ma réintégration au monde occidental (est-elle possible??????) et les suites du projet.

Ma "réintégration européenne" se fera comme suit (ça, c'est pour les dates, pour le contenu, c'est autre chose... à aménager au gré des envies de retrouvailles et des rencontres....):

16-17 mai: Copenhague en famille
28-30 mai: Suisse, Lausanne
1-4 juin: Paris
5 juin: Le Mans
6-31 juin: Copenhague
1-12 juillet: Pornichet (France)
13 juillet - 31 août: Suisse, Chindonne (enfin, pas pratique pour se voir, je bosse comme assistante gardienne de refuge... Avis aux amateurs de randonnée et de tartiflettes!)
A présent, mon objectif du retour: permettre à Marivelle (au centre) de reprendre sa scolarité...


Je pense à elle en lisant Lambeaux, de Charles juliet : "Tu es l'ainée et c'est toi qui t'occuppes d'elles. Le plus souvent, la mère est dehors, à travailler avec la père. (...) Tu leur a servi de mère, tu t'es employée à leur donner ce que tu ne recevais pas, et au fil des jours, des saisons, des années, pour seule fidèle compagne la fatigue, la fatigue, la fatique. (...) Combien tu aimes l'école ! Chaque fois que tu pousses la porte de fer et avances dans la cour, tu pénètres dans un monde autre, deviens une autre petite fille et, instantannément, tu oublies tout du village et de la ferme. Ce qui constitue ton univers, -le maitre, les cahiers et les livres, le tableau noir, l'odeur de la craie, les cartes de géographie, le plumier et ton cartable, cette blouse noire trop longue que ne ne portes que les jours de classe- tu le vénère. Et la veille des grandes vacances, alors que les autres, au comble de l'excitation, crient, chantent et chahutent, tu quittes l'école en pleurant. Les deux dernières annéees, quand venait ton tour d'être interrogéee, il t'attribuait d'office la meilleure note. Ton sérieux, ta maturité et ta soif d'apprendre l'avaient impressionné."

Au cours de son primaire, Marivelle a obtenu 18 récompenses sanctionnnant ses résultats. Mais elle n'a pas pu aller au collège, sa famille n'ayant pas les moyens de financer la suite de sa scolarité. Marivelle, 14 ans, travaille à présent trois après-midis par semaine à la boulangerie avec application, mais elle sait déjà que cela ne suffira pas à lui permettre de prendre en charge sa scolarité. Par contre, si elle obtient une aide extérieure couvrant les frais d'inscription ainsi que le matériel (375 dollars par an, le collège dure 5 ans), elle pourra reprendre la voie des études comme elle le désire, redevenir, cinq matins par semaine, une adolescente et non plus se contenter d'être une travailleuse du matin au soir...
C'est dans ce but, avec en tête son sourire et les moments que nous avons partagés, que je vais tâcher de parler de mon expérience, de vendre quelques objets d'artisanat local que j'ai ramenés. Pour elle, je vais essayer de communiquer ce qui me parait encore incommunicable, raconter la vie sur place, le projet. Partageant cette inoubliable expérience d'abord avec une classe du collège français de Copenhague, puis avec une autre du lycéee français de Lausanne. Je tâcherai alors de m'adresser aux publics inconnus que sont pour moi le groupe de femmes expatriéees de "Copenhague Accueil" et du village vacances "Fleur de Thé" (Pornichet).




Je retourne à ma petite famille....

A bientôt

Stéphanie

vendredi, mai 12, 2006

Adieu Quilla Pacari...

Il fallait bien que je rentre un jour...

J'ai donc quitté hier ce fabuleux lieu de rencontre et d'échanges qu'est la maison des volontaires Quilla Pacari, après une dernière journée de travaux communautaires histoire d'être dans la "vie réelle" des communautés jusqu'au bout. Huit heures à reboucher un trou de trois kilomètres de long en chantant, discutant, pelletant....

Puis je suis allée dire au revoir aux jeunes, Marivelle m'a offert un fromage frais "pour faire goûter à ma famille", Carmen un petit sac qu'elle a fait elle-même. Mes boulangers, avec leur éternel courage et envie d'apprendre, me manquent déjà.

Me voilà à Quito, complètement incrédule devant tant de boutiques de fringues, de bijours, de téléphones portables et de réfrigérateurs. Et dire que quand je suis arrivée, je trouvais le Quito colonial "vieillot", voilà qu'il me parait hyper moderne !

Je pense que je vais choquer quelques personnes à mon retour: si d'aventure vous me croisez en tenue indigène, chapeau noir sur la tête et bayeta sur les épaules, ne vous affolez pas, il faut un peu de temps pour passer de la société traditionelle et communautaire au monde dit moderne...

vendredi, mai 05, 2006

Le temps passe si vite...


Carmen, fidèle boulangère, lors de la dernière minga d'eau. Objectif: extraire du lit de la rivière des pierres pour construire 100 mètres plus haut (à 4 000 mètres...) un réservoire d'eau.
Le partage de la nourriture, après 5 heures à transporter des pierres... Riz, pommes de terres, mais: le tout en commun posé sur une couverture, on se sert à la main !

Pause...
Plus assez de temps ici stop A peine le temps de vivre stop Aimerait pouvoir être vraiment indigène ne serait-ce que quelques jours stop enchaine minga, fabrications de pains et chantiers de construction stop juste quelques photos stop A bientôt ! stop