samedi, février 18, 2006

Pérégrinations écuatoriano-péruviennes.

Tout a commencé par un impératif administratif: avoir un visa de touriste me permettant de rester trois mois de plus vu que mon visa de volontaire ne durait que 6 mois. Je réalise donc l'autorisation de sortie du territoire au service de migration de Riobamba, vérifie que tout est en règle, et annonce à mes "compañeras" un départ imminant pour la frontière sud. Solidaires de ma nécessité d'effectuer quelques 50 heures de bus et désireuses de voyager un peu, nous prenons donc toutes les trois quelques jours de vacances et, sur le champ, cap vers le sud.
Un premier bus de nuit (le terme nuit n'est pas synonyme de celui de sommeil, je le rappelle!), nous conduit à Loja, petite bouragde sympathique réputée pour son conservatoire et son université de droit. Bref, pas grand chose à voir, juste de quoi flaner un peu, savourer le climat tempéré et les boutiques qui nous permettent de trouver des petites choses diverses et variées qui font défaut à Riobamba. Dans le centre culturel, une exposition de peinture, c'est pas terrible, mais l'Equateur et la culture, ça fait deux... C'était rigolo quand même !
Le soir même, toujours plus au sud, je repars pour une nuit de bus, seule cette fois, Marielle et Sigo préférant la nuit à l'hôtel et une journée de plus dans un petit coin sympa. A quatre heures du matin, passage de la frontière péruvienne. Voyant qu'il n'y a vraiment rien à faire dans le coin, je me rendors et descend au terminus, Piura. C'est sec, pauvre, mais il y a là le charmes des villes africaines, désordonnées et assez sales mais pleines de joie de ville et de débrouille. Un chauffeur de taxi sympa m'accompagne pour la modique somme de 5 dollars à la découverte de la ville, en voiture d'abord, puis à pieds, au marché où fruits et fleurs ne coûtent vraiment rien, dommage que se ne soient pas les biens les plus faciles à transporter.
Trois heures après mon arrivée, il me faut déjà faire demi-tour, le bus de 13 heures avec lequel j'avais prévu de rentrer ayant été annulé. Il fait déjà chaud et je présens que la route sera longue. Enfin, dans trois heures je devrais avoir mon visa, je serai soulagée...
Et bien non! "Vous devez attendre que le premier visa expire sinon on ne peut pas vous en donner un autre". Je conteste, fais appel au chauffeur du bus, demande à ce qu'on appel Riobamba qui m'avait dit que tout était bon: rien à faire ! Quel frein au développement d'un pays qu'une administration pesante, stupide et corrompue ! la route me parait d'autant plus interminable que je n'ai d'autre but que de retrouver Marielle et Sigo, si tout va bien, à 7 heures de là.
Enfin, à une terrasse, j'entends soulagée la voix grave et chaleureuse de Marielle. Hôtel sympa, paysage grandiose, balade à cheval déjà réservée pour le lendemain, de quoi me remettre de bonne humeur. Petit apéro international, je parle du Quechua, d'Alessandro Barrico et de Pennac avec un italien de Ravenne, le tout en espagnol ! Me voilà à présent sur le dernier tronçon du retour, ultime nuit de bus avant de retrouver la province du Chimborazo, ses Indigènes, sa fameuse boulangerie de Chancahuan, la vie à la campagne...
En espérant que je trouverai une solution pour prolonger mon visa autre que retourner à la frontière dans 3 semaines !