jeudi, février 02, 2006

La fameuse réunion a eu lieu...





L'art de la réunion... ce n'est pas la photo d'hier soir, mais c'est tout de même assez représentatif de l'ambiance!







Ça a été décidé comme ça, le jour même, parce qu’il n’y avait que deux ordres du jour et que Pierrick n’avait pas beaucoup de soirées libres les jours à venir. J’ai motivé mes trois jeunes, leur ai laissé enfourner, et suis rentrée au pas de course.
- Pierrick, la réunion de la boulangerie est dans deux heures.
- Bien…

Une heure pour préparer un peu, dans les règles de l’art, les messages que je devais faire passer. Une demi heure pour revêtir, comme l’avait sollicité mes élèves, la tenue traditionnelle, longue jupe noire, cheveux enroulés dans une ceinture jaune et sombrero blanc cerné du long ruban noir. Il ne me manque que la balleta sur les épaules, mais je ne l’ai pas, alors je garde la polaire, je reste quand même un petit peu occidentale.

Me voilà donc, avec une petite heure d’avance, dans la boulangerie. A ma surprise, les jeunes ne l’avaient pas quittée depuis trois heures de l’après midi, tout était impeccable, des pains emballés dans des chiffons et plastiques pour ne pas refroidir au plafond dont ils avaient évacué jusqu’à la dernière mouche. Ça fait chaud au cœur…
On chante un peu pour se détendre, ces magnifiques chants quechuas, puis c’est parti. Pierrick commence, insistant sur le fait que TOUS les projets ont connu des moments de difficulté, de remise en question. Parce que les moyens manquent, la formation aussi, mais que critiquer ne fera en rien avancer les chose.

C’est mon tour… Je commence en quechua. J’avais bien répété avec mes élèves, mais dois pourtant me raccrocher à mon papier. Ñukaka shuk tandaruranawasipi ayupani… Je ne suis venue que pour vous aider. Cela ne sera efficace que si la communauté est unie autour du projet. Ñukaka quichua shimita shina shinalla yachani. Donc je repasse en espagnol, ce sera plus facile. Je commence par leur céder la parole, qu’attendez-vous du projet ?
J’attends
J’attends toujours, juste quelques murmures.
Du pain frais, pas trop cher, et des bénéfices pour la communauté. Bien, au moins, je suis confortée dans les objectifs.

Puis les différents points sont abordés, au gré des personnes qui se lèvent pour prendre la parole. Une fois le président répond, une fois Pierrick, je me charge de tout ce qui touche à mes élèves et à la qualité du pain. J’explique qu’un boulanger ne va pas tarder à venir pour compléter la formation. Qu’il faudrait deux femmes de plus. Personne n’ose se lever pour s’engager devant tout le monde, je ne sais pas si j’aurai plus de monde cet après midi ou pas.
Toutes les réponses aux questions que je pose sont en demi-teintes, on donne son avais, mais avec prudence, de peur de ne s’opposer trop directement à la communauté. L’idée du verrou qui permette de fermer la porte de l’intérieur est approuvée. Celle d’exclure les enfants et les chiens aussi, à l’unanimité. Pour le reste, chacun a fait connaître son avis, j’ai pu justifier, argumenter, réhabiliter mes jeunes trop souvent objet de critiques.
Ensuite, il faudra voir dans les jours à venir si l’assemblée a été convaincue ou a fait semblant de l’être, si les femmes se présentent pour travailler –dans ce cas il a été dit que la communauté les remercierait et tâcherai de ne pas les critiquer…- si les acheteur se bousculent ce soir devant la porte, séduits par les pains encore chauds que nous leur avons distribués à la fin de la discussion.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonne nouvelle vous pouvez a nouveau envoyer vos commentaires a Stéphanie ,Florian ayant simplifié la procédure !!!
Bonne journée du Danemak sous la neige !!Maman

12:52 PM  

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